Dans ses commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César nous rapporte qu’en 57 avant J.C, son lieutenant Sergius Galba et sa douzième légion avaient eu à affronter la tribu des Véragres au coude du Rhône dans un lieu appelé Octodurus. Le but de cette expédition était de sécuriser les passages des Alpes et notamment le col du Pennin (qui deviendra Mont-Joux puis Grand-Saint-Bernard) qui reliait le Nord à l’Italie. Jules César peine à reconnaître que ses troupes furent mises en déroute par les autochtones, soit les Véragres, aidés des Sédunes. Ceux-ci avaient déferlé sur le camp romain installé près d'Octodure. Ils l'avaient fait depuis les "hauteurs" et les "montagnes environnantes". Même si l'emplacement de l'Octodure des Véragres est controversé, on peut penser qu'une partie des autochtones a pu s'élancer depuis les hauteurs de l'actuel village du Brocard ou des Rappes. L'historien Louis Blondel avait même émis l'hypothèse que le vicus des Véragres devait se situer sur la colline Saint-Jean, au-dessus du Brocard, une colline qui sera au Moyen Âge occupée par un château. Battus par la puissance romaine, les Véragres épousèrent bien vite sa civilisation et se transformèrent petit à petit en citoyens de l’empire. Octodure, rebaptisée Forum Claudii Vallensium en l’honneur de l’empereur Claude, devint rapidement la capitale romaine du Valais. Un amphithéâtre, des monuments, des canalisations, des bâtiments transformèrent l’antique bourg celtique en opulente cité. Christianisée, comme tout l’empire romain, Octodure accueille son premier évêque, saint Théodule, au IVème siècle, ensuite la vie de la localité se déroule en decrescendo jusqu’à la fin du Vème siècle, au moment où l’évêque Héliodore quitte les bords de la Dranse pour établir ses quartiers sur la colline de Valère. Dévastée par les Barbares (en l’occurrence, les Lombards), à l’instar de toutes les villes romaines, en proie aux crues régulières de la Dranse, Octodure entre alors dans un profond sommeil pour ne se réveiller vraiment que 6 siècles plus tard.
Dans un premier temps, le château de l'Evêque se dressait au sommet de la colline (moraine) de Saint-Jean au-dessus du Brocard contrôlant ainsi les routes allant vers le Grand-Saint-Bernard et la Forclaz. À une date inconnue (XIIIe siècle), il a été abandonné au profit du nouveau château de La Bâtiaz, plus près de la plaine du Rhône. Malheureusement seuls quelques murs et une citerne sont encore visibles de nos jours, au milieu de la forêt. Un petit bourg devait s'étendre devant le château, à l'extremité duquel se dressait une chapelle, reconstruite au XVIIe siècle et rénovée récemment (2002). Au XIVe siècle, un petit village a pris naissance au pied de la colline: Le Pied-du-Château. Aucune campagne sérieuse de fouilles archéologiques n'a été menée sur le site, à l'exception de l'inspection faite par Louis Blondel dans les années 1940. Depuis le XVIIIe siècle (mais peut-être depuis le Moyen Âge), la chapelle est dédiée à saint Jean-Baptiste.
Martigny-Combe est une commune politique indépendante depuis 1841. Auparavant, elle faisait partie du "Grand Martigny" (Martigny-Ville, Martigny-Bourg, La Bâtiaz, Charrat, La Combe, Trient). Par arrêté du 18 juin de cette année-là, le Conseil d'État du canton du Valais érige la nouvelle commune sous le nom de "Commnune de la Combe". Il faudra attendre le 23 février 1844 pour qu'un nouvel arrêté entérine la dénomination "Martigny-Combe". Jusqu'en 1845, le territoire de la commune comprend aussi La Bâtiaz et Trient. Le 27 novembre 1845, La Bâtiaz est érigée en commune indépendante. Le 30 novembre 1899, c'est au tour de Trient de se constituer en une nouvelle commune. La configuration géographique actuelle (soit l'étendue territoriale) de la commune de Martigny-Combe remonte donc, pour simplifier, à 1900.
Martigny-Combe, à l’instar des autres communes valaisannes, n’a connu une croissance vraiment sensible qu’à partir des années cinquante, lors de l’accélération du développement touristique, du boum de l’industrie et du bâtiment et surtout de l’essor des nouvelles voies de communication, notamment la route de La Forclaz dès 1955 et celle du Grand-Saint-Bernard en 1964.
Dès lors, la population de la commune s’accroît à une allure constante. Elle double en quarante ans pour atteindre 2236 habitants au 31 décembre 2010, ce qui la situe en sixième position des communes du district de Martigny.
Le blason de la famille des De Martigny était des plus simples : il ne comportait qu’un outil, un marteau. Au milieu du XVème siècle, la dernière héritière de la famille, Marie De Martigny, épouse Hugues Exchampéry, c’est cette nouvelle dynastie naissante qui assurera le vidomnat jusqu’en 1525. Sur le blason de cette famille se dressait fièrement un lion. Comme les deux familles, leurs symboles se marièrent aussi et donnèrent naissance aux armoiries actuelles "de gueules au lion d’argent tenant un marteau d’or" qui représentent encore le district et les communes de Martigny et Martigny-Combe. Pour apporter une différence entre les armoiries des deux communes, l’on amputa, par la suite, une partie de la queue du lion originel comberain, ce qui se traduit en langage héraldique par "de gueules au lion d’argent à la queue non fourchue, tenant un marteau d’or". Aucune des autres communes issues du Grand Martigny n’a gardé le lion sur ses armoiries. Seuls Martigny, Martigny-Combe et le district rappellent encore l’origine de leur patronyme.